L’été qui vient de passer nous a cruellement rappelé que nous entrons dans une ère de crises écologique, climatique, économique et sociale avec des conséquences dures et un accroissement des inégalités. L’entremêlement de ces crises doit imposer une approche qui appréhende la complexité.
A son niveau, l’avenir du Champ des Cailles doit être abordé dans ce cadre. C’est pourquoi les débats qui l’entourent nécessitent de se remonter les manches et méritent mieux que d’opposer les gens et les enjeux. Appartenant au Logis-Floréal – donc aux locataires sociaux, il est utile de le rappeler – ce terrain constitue à la fois un espace mis à disposition gratuitement à une coopérative citoyenne d’agriculture urbaine qui y mène un travail remarquable mais aussi un espace vert et de rencontres pour les habitant.e.s et une réserve foncière constructible importante, représentant ainsi une des solutions face aux dizaines de milliers de demandes de logements sociaux et moyens dans notre Région.
C’est en 2013, avec l’approbation de la commune, que la décision de construire des logements sur tout le terrain est prise. Après plusieurs études et de nombreuses réunions, le projet a été drastiquement revu et ne propose plus que d’urbaniser, sous une forme particulièrement exemplaire, 10% de la surface totale – réductible à 6% si la commune mobilise un terrain adjacent – avec la création d’espaces partagés. 70 nouvelles familles y concrétiseront ainsi leur droit au logement digne en préservant plus de 80% du terrain et en créant une sécurité juridique d’exploitation à la Coopérative.
Ce projet peut et doit devenir un exemple de développement d’une ville résiliente intégrant les causes environnementales et sociales comme les faces d’une même pièce. C’est pourquoi cette proposition ne peut être balayée. On ne peut se contenter de positions radicales fermées. Il faut chercher l’équilibre et le respect des centaines de coopérateurs.trices du Logis-Floréal, du Chant et de leurs travailleur.euse.s.
Voilà la conviction qui nous anime dans ce dossier.